frédéric recrosio

comment gagne-je ma vie?


Bonjour, je fais ce métier pour l’argent. 

Pour manger à ma faim, j'ai tourné longtemps mon spectacle « rêver / grandir / et coincer des malheureuses ». La moitié payable tout de suite, le reste à la livraison. Comme l'humanité dans son intégralité l'avait vu, j'en ai écrit l'adapation, histoire de continuer à palper.

Pour le loyer du deux pièces de la Rue Curtat à Lausanne, j’ai longtemps parlé dans le poste, à la Radio Suisse Romande La Première (dans La Soupe, L’eau ferrugineuse, Les mots pour le lire, Devine qui vient dîner). J’ai tout arrêté pour rejoindre France Inter (Le fou du roi), parce que ça gagne plus.

Pour l’Alfa-Roméo 156 break (radar au cul de l’auto, tu recules et ça fait bip-bip), j’ai baladé mon inconséquence à la Télévision Suisse Romande (Verso, La Revue d’Axel, Scènes de ménage). Depuis peu, sur Canal + (L’édition spéciale), mais j’ai pas arrêté Scènes de ménage, parce que ça gagne plus.

Pour acheter des robes aux filles, j’ai répandu mon dépit d’être moi dans des les colonnes du journal Le Matin Dimanche (C’est long une vie). C’est fini mais ça gagnait mal.

Sinon, pour l’amour de l’Aaaart, j’ai co-écrit le spectacle « Karim Slama cherche un peu d’attention », le plus grand mime de langue française au monde.

Quand j’ai eu fini ça, je me suis rappelé l’importance de l’argent et j’ai inventé des sketchs drôles pour « La Revue de Cuche et Barbezat », qui sont des fantaisistes reconnus pour leurs sketchs drôles (éditions 2004 et 2006).

Après, j’ai écrit « Sion 2006 quand même », un spectacle à un million avec aucun accident et puis des bénéfices impecs pour changer la courroie de l’Alfa-Roméo sans attendre les 80’000 kils.

Sinon, avant ça, j’ai fait plein d’autres trucs que je ne mentionne pas parce qu’ils ne m’ont pas rapporté d’argent, comme par exemple gardien de piscine, livreur de fleurs, licencié en sociologie et mauvais pianiste.

Pour finir avec un peu de frime, je connais des gens célèbres en Suisse, comme Lolita Morena, Yves Allegro, et Pierre Maudet. Même que je leur dis « tu » (et oui, ils sont sympas).

Pour revenir à l’argent et parce que c’est ontologique, sachez qu’aujourd’hui je tourne un nouveau spectacle, sur l’aaamour, qui raconte un destin amoureux ordinaire, classique et plat. Ça va s’appelle « aimer / mûrir / et trahir avec la coiffeuse – itinéraire de l’amour normal ».

On verra bien ce que je vais pouvoir m’acheter avec ça

j'ai